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Circuit à partir de Héraklion:
Gortyne - Festos - Matala
Gortyne
Un beau circuit et un voyage dans l’histoire. Festos, Gortyne et Matala.
À l’époque des palais minoens (2000 – 1400 av. J.C.), Gortyne était un petit village sur une colline, sous l’autorité de Knossos. Au fil des siècles, cependant, la cité est devenue assez riche et puissante.
Au 5ème siècle av. J.C., Gortyne était la ville la plus grande et la plus riche de la vallée grâce à la piraterie ! Leur base d’opérations était la ville portuaire de Levin, le Lendas actuel.
Sur une façade du temple de l’Apollon pythien, l’un des temples les plus importants de la ville, datant du 7ème siècle avant J.C, les Gortiniens ont gravé leurs lois et les traités qu’ils ont signés, parce qu’ils voulaient les placer sous la protection du dieu.
En 12 colonnes, 600 lignes, et un total de 17 000 lettres – gravées l’une très près de l’autre et formant des lignes qui se lisent alternativement de gauche à droite et vice versa – c’est le texte juridique le plus long et le plus difficile que nous ayons dans l’ancien dialecte crétois. Il date du 5ème siècle avant J.C. Une sorte de code civil, traitant des questions de propriété, de dot, d’héritage, de mariage, de divorce, d’adoption, etc., ainsi que des droits et obligations des esclaves.
Mais avant l’inévitable confrontation entre Knossos et Gortyne, un autre ennemi apparut à l’horizon : les Romains. Les Gortiniens astucieux ont choisi de devenir les alliés de Rome et, ainsi, ils ont évité la destruction de leur cité, comme s’est passé avec Knossos.
Ils ont donc pensé qu’il serait préférable de rester du bon côté de l’histoire. En effet, en 68 av. J.-C., les Romains ont conquis la Crète sans trop de difficulté, et ils ont détruit Knossos ainsi que de nombreuses autres villes qui leur ont résisté. Mais pour leur alliée, Gortyne, ils ont réservé un traitement spécial.
Ils ont construit un amphithéâtre, deux théâtres, une école de musique, un stade, un prétoire très luxueux pour leurs orateurs, des thermes, un grand bain public et de nombreux temples.
Au fil des ans, lorsque la religion chrétienne a commencé à se répandre en Crète, Gortyne, suivant sa politique standard de suivre la nation ou la tendance qui semblait la plus forte, a été la première ville à adopter le christianisme. En conséquence, l’archevêque de Crète Tite, et élève de l’apôtre Paul, avait sa base à Gortyne. La basilique, dédiée à Saint Tite, a été construite beaucoup plus tard (vers 500 après J.C.), et elle a été conservée en assez bon état.
Mais les Sarrasins sont arrivés en 828 après J.C. La ville n’a pas pu résister à l’attaque arabe et elle a disparu de la surface de la terre pour toujours. Sa gloire et sa splendeur avaient disparu, et ses morceaux brisés peuvent être vus aujourd’hui éparpillés dans les champs et les oliveraies qui l’entourent…
Festos
Le site exact de Festos a été découvert pour la première fois au milieu du 19ème siècle par l’amiral britannique T.B.A. Spratt. Pourtant, les fouilles de la zone n’ont commencé qu’en 1900, dirigés par l’École italienne d’archéologie et continuent jusqu’à ce jour.
Le premier palais minoen construit en 1900 avant J.C., a été détruit par un tremblement de terre en 1700 avant J.C. Le deuxième palais, construit juste après la destruction du premier, a également été détruit, vers 1400 av. J.-C., soit par un tremblement de terre, soit par des envahisseurs qui sont venus soudainement et ont tout rasé.
Une colonie qui a été construite sur les ruines de ce second palais, et a prospéré pendant la période mycénienne et géométrique (1400 – 700 av. J.-C.). Et, pendant les époques hellénistique et romaine, des nouvelles constructions ont vu le jour, sur les ruines des anciennes, avec les matériaux existants prélevés sur place. Alors, pour explorer ce site, il faut sortir la carte pour s’y retrouver dans ce labyrinthe!
Après la destruction du deuxième palais, l’endroit a continué à être habité, bien qu’il n’y ait jamais eu de troisième palais. Festos a perdu son ancien glamour, mais a réussi à rester une ville autonome qui a vécu pendant au moins mille ans et avait une population assez importante. Vers le milieu du 3ème siècle avant JC, il est passé sous le pouvoir de Gortyne, et vers 160 avant J.C, les Gortyniens, Dieu sait pourquoi, l’ont entièrement détruit. Ce fut le coup de grâce pour l’un des plus beaux centres de la civilisation minoenne…
Sur le côté nord du site archéologique se trouvaient plusieurs appartements du premier palais. Dans l’un d’eux, les archéologues ont découvert le célèbre disque de Festos, un disque d’argile avec un texte sur les deux côtés. Cela comprend 241 symboles dans une sorte d’arrangement en spirale et c’est toujours un casse-tête pour les experts.
Les quelques inscriptions que nous avons de Festos sont toutes dans le linéaire A, le code non déchiffré, et il n’y en a aucune dans le linéaire B pour révéler l’histoire de la ville et les noms de ses grands seigneurs. En conséquence, les seuls noms qui nous sont parvenus sont ceux de Radamanthe, un roi mythologique de Festos et frère du roi Minos, et d’Epiménide, un philosophe qui est né ici au 6ème siècle avant JC et était l’un des sept sages de la Grèce antique.
L’occasion de citer le paradoxe du menteur, par Epiménide, qui, n’oublions pas, était crétois. A cette époque il y avait une rumeur dans le vaste monde grec qui affirmait que tous les crétois sont des menteurs. Alors, un jour Epiménide s’est retrouvé devant une assemblée de sages grecs, et on l’a invité, en tant que crétois, à s’expliquer. Alors, il a pris la parole et voilà sa déclamation :
Tous les crétois sont des menteurs
Or, je suis crétois
Donc, je mens
Mais, si je mens, c’est que je ne suis pas crétois
Donc, je ne mens pas
Matala
Matala est un village de pêcheurs en bord de mer, à 70 km d’Héraklion. C’était le port de Festos à l’époque minoenne et de Gortyne à l’époque romaine (67 av. J.-C. – 330 ap. J.-C.). Sur la rive escarpée de la baie, il y a encore des grottes sculptées qui servaient à l’époque préhistorique d’habitations, qui ont peut-être été utilisées comme tombes.
Ces grottes sont restées vides pendant des milliers d’années jusqu’aux années 1960, date à laquelle elles ont été découvertes par les hippies, dans lesquelles ils ont trouvé leur habitation idéale. La plupart d’entre eux y vivaient en groupes (petits groupes, couples et familles) comme des primitifs sans commodités. Ils ne voulaient avoir aucun contact avec le style de vie occidentale et consumériste. Ils y restaient même en hiver et portaient des vêtements amples, colorés, fleuris, dentelles et franges pour les filles, et même des peaux de mouton quand ils n’étaient pas à moitié nus. Certains d’entre eux vivaient dans les grottes complètement nus, cherchant à devenir des « enfants de Dieu », en accord avec la « mère nature».
Le « Flower Power » crétois était né. Ils se retrouvaient sur la plage et reproduisaient le festival de Woodstock en miniature. L’herbe et le LSD n’étaient pas loin.
Il paraît que, les déjà célèbres, Bob Dylan, Joan Baez, Janis Joplin και Cat Stevens ont honoré ces lieux par leur présence.
Cette colonie de hippies à fait la « une » de la presse grecque mais aussi la nouvelle s’est retrouvée à la une d’un magazine américain, vantant ce mode de vie. La nouvelle amusait les lecteurs jusqu’au jour où plusieurs jeunes américains, voulant éviter de servir au Vietnam, ont pris la tangente et ont grossi les rangs des enfants-fleurs. Alors, les autorités ont été vivement incitées à fermer le site, chose faite en mai 1970.
Dommage, car aujourd’hui Matala est devenu très touristique : boutiques, pensions, restos…
Au sud de Matala, et à 30 minutes à pied, la jolie plage de Red Beach. Possibilité d’accès par petit bateau.
Autre plage, accessible en voiture, celle de Kommos, située à 2 km au nord de Matala. C’est une longue plage protégée, intégrée au réseau Natura 2000, lieu de nidification de la célèbre tortue de mer Caretta Caretta, On y trouve également une espèce de lys blanc qui pousse dans le sable. Et si vous avez l’âme d’un naturiste, choisissez la partie nord de la plage. (pour les bus, voir KTEL)
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